Un vieux poème de ma part

Le pêcheur au bord de l’eau


Ô jolie truite, attend que j’arrive,
Se dit le pêcheur au bord de l’eau.
T’attraper serait si beau !
Quel plaisir de te voir pendue
Au bout de ma ligne et d’être perdue !
Viens ma truite, regarde comme c’est beau !
Et au bout de sa canne : un mauvais tour !
Viens pour le plaisir, viens faire l’amour !
Et la truite curieuse tourne autour,
Se demandant si c’est vrai ou faux.
Mais le pêcheur rusé agit en son sens,
Fait semblant et rend le leurre bien vivant,
Ainsi la truite se sent en confiance :
C’est vraiment tentant !
Alors elle décide de se faire du plaisir
Avalant le leurre sans méfiance,
Sans se douter de cette présence
Qui l’attend pour le pire.
Et voilà, le pêcheur tout content,
Tient à l’hameçon cet être vivant.
Il se fait du plaisir en le ramenant
Et s’écrie joyeusement :
Tu vois, jolie truite, finalement,
C’est moi qui t’ai eue et je suis content!
Mais ne te plains pas, d’avoir mordu,
Ne te plains pas d’être perdue,
Ton plaisir de mordre, tu l’as eu!

Sylvia Mackert,

14.02.2001

A certains moments de ma vie, j'avais un trop plein d'émotions et j'ai écrit à ne plus m'arrêter, ce poème entr'autre suite à un événement de ma vie qui me l'a inspiré. Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais il s'agit du sujet de séduction, ce qu'on devine aisément, mais aussi d'un sens plus profond, quand le mot pêcheur n'est pas seulement vu par rapport à la pêche, mais aussi par rapport à la tentation et le péché, quelqu'un qui commet un acte destiné à faire perdre quelqu'un. La truite naïve s'est tout bêtement fait avoir par ses illusions, le leurre du pêcheur.

Dans la Bible, le séducteur, c'est le diable qui apporte la tentation, mais ce serait trop long d'en parler ici.