Bonne visite du blog

Il m'arrive de publier plusieurs articles dans la même journée et d'être "bavarde" ou généreuse (tout dépend comment vous voyez cela), donc n'hésitez pas à parcourir mes publications. J'essaie de penser un peu à tout le monde grands et petits, car ceci est un blog où je peux parler de TOUT, je ne suis pas limitée à la politique !



mardi 5 juin 2012

Combien de temps...

Je me demande combien de temps je tiendrai encore ce rythme de vie actuel où je m'épuise de plus en plus.
Je voudrais revenir à une vie "normale" pour être dans la "norme" comme tout le monde et j'essaie d'en faire un maximum tous les jours et je m'épuise, sans compter la chaleur de la semaine dernière qui ne m'a pas aidé, ni l'hypertension ou autre soucis de santé saisonniers comme des allergies respiratoires, des rhumes de saison, etc.
La fatigue est mon principal ennemi en ce moment, mais je n'arrive pas à récupérer quand je dors, si j'arrive à m'endormir, parfois seulement pour quelques heures avec des coupures régulières dans la nuit, je me lève toutes les nuits plusieurs fois. Et dans la journée je "tiens" grâce au café. De quoi détruire sa santé un peu plus, mais c'est le prix pour rentrer dans "la norme", la "normalité", car il faut comme tout le monde respecter les horaires des ateliers, donc aussi les bus, partir bien plus tôt pour arriver à l'heure comme tout le monde, comme les gens qui n'ont pas de statut TH (travailleur handicapé, même si je ne sais pas si j'ai des pourcentages, on n'en parlait pas dans le courrier de reconnaissance de statut), pas la faute des ateliers, qui sont assez sympathiques dans l'ensemble, juste ma santé qui n'est pas dans la "norme".

La "normalité c'est mon pire ennemi, car il faut l'adapter à sa personne et chacun est différent, donc on ne peut pas toujours rentrer dans les mêmes normes que d'autres. Je rentre dans les normes que mon état de santé m'impose et si je les dépasse, je "paie cher", parfois plusieurs jours à avoir du mal à me lever. Allez faire comprendre cela à ceux qui traitent les chômeurs de fénéants, de paresseux, de bons à rien et parasites du système et à ceux qui ne comprennent pas pourquoi on ne nous embauche pas et qu'on a même la trouille de postuler parce qu'on imagine tout de suite une réponse négative au bout, voire parce qu'on finit par se dire soi-même qu'on ne vaut plus rien parce qu'on ne rentre plus dans ces fichues normes et qu'on n'arrivera pas à remplir la mission de travail !
Et le pire, ces normes sont parfois variable, comme pour le diabète, car autrefois on était diabétique à partir de 1.6 g/l et depuis quelques années à partir de 1.26 g de glucose/l de sang, alors que veulent réellement dire les normes ? les limites qu'on fixe, le moule dans lequel il faut rentrer à tout prix, ce sont des gens qui se disent au-dessus des autres (grands scientifiques etc, supérieurs à la norme ? ) qui les fixent.
De même pour tout le reste, les vêtements, le logement, etc.
Je porte du 56/58 et je ne rentrerai jamais dans du 38, et quand un éléphant ne rentre pas non plus dans une boîte de chaussure, il faut aussi un grand logement spacieux pour les obèses, que j'ai en ce moment encore, parce que j'avais mes enfants avec moi le jour où j'ai pu l'obtenir, mais aujourd'hui il devient trop cher pour mon RSA et il me faudra un logement moins cher, mais malheureusement cela signifie encore "vieux logement" à un autre prix et plus petit pour payer moins cher. J'appréhende en fait de devoir faire un jour une demande de logement et de devoir quitter mon appartement spacieux, où je peux bouger. Je me souviens de l'ancien appartement (immeuble détruit aujourd'hui) où je ne pouvais pas me retourner dans ma cuisine sans faire tomber quelque chose et où je pouvais à peine contourner le lit et que je risque de tomber facilement parce qu'il ne restait pas beaucoup de place pour tourner autour, soit pour sortir de la chambre, soit pour faire le lit et le ménage...
Le prix du logement élevé est un autre problème. Combien de temps tiendrai-je encore ?
Combien de temps, combien de temps, des questions que je me pose aujourd'hui, fatiguée, épuisée, à l'aube de l été qui arrivera dans trois semaines environ.
J'ai renoncé à la visite du centre de tri postal avec l'atelier insertion professionnel ce matin, je n'aurais pas pu gérer deux déplacements à l'opposé dans la journée, car à 13 h 30 je dois me rendre au Gréta de Louviers pour une après-midi d'information sur une autre formation de bilan de compétences sous peine de radiation à Pôle Emploi si je n'y vais pas (je ne compte plus combien de bilans de compétences j'ai derrière moi sans résultat d'emploi au bout !)
Il me faut partir une heure avant le rendez-vous pour être sûr d'y arriver, car il me faut plus de temps que pour les gens "normaux" qui eux pourraient le faire en 1/4 h ou 20 minutes (prendre leur voiture et monter rapidement des escaliers jusqu'en haut aux Fontenelles) eh bien, je ne peux pas et mon temps de trajet est plus long, transport en commun et à pied.
Journée plus longue, plus de temps pour faire un même travail, statut de travailleur handicapé, autant d'obstâcles pour retrouver un emploi qui permettrait de vivre, car le RSA ne permet pas de bien vivre, contrairement à ce que pensent de nombreux gens qui se disent "normaux" et qui travaillent. Et travailler quelques heures par semaine ne suffiraient pas, un temps complet au SMIC ne semble pas suffisant non plus, on voit l'attente des SMICARDS pour une augmentation du SMIC. Alors imaginez ce que c'est pour un bénéficiaire du RSA, montant qui ne correspond pas à un SMIC mensuel.
Je témoigne un peu de ma situation par besoin d'expression aujourd'hui et je pense aussi aux éléctions de dimanche prochain, donc il faudra voter pour que les choses changent et s'améliorent et qu'on se penche réellement sur les problèmes des citoyens, pas seulement sur les problèmes des gens qui rentrent dans les normes, mais aussi de ceux qui ont besoin de normes différentes tout en étant des citoyens comme tout le monde.
Liberté, Egalité, Fraternité, si seulement ça pouvait être vrai, mais la vie m'a appris, qu'il existe la jalousie et que c'est elle qui détruit bien des vies, car on veut mettre tout le monde dans un moule pensant que ce serait plus juste, égal ou fraternel, alors qu'il faut des mesures adaptables à tous sur mesure, suivant le handicap, suivant la situation sans engendrer la jalousie chez ceux qui disent "ah lui là, il a une pension et il ne fout rien, il pourrait travailler, c'est un fénéant" etc. ou comme le pensait à droite certains hommes politiques qui voulaient rendre le travail obligatoire pour les chômeurs qui ne seraient que des profiteurs du système... oui, tout ça me fait mal quand j'y pense, mais aujourd'hui il s'agit de respecter mon timing sur mesure et il faudra que je parte à temps pour arriver à l'heure à mon rendez-vous au Gréta.
Quant à ma fille, qui fait une formation au Gréta d'Elbeuf en ce moment, les choses se compliquent côté transport, elle a eu un accident de voiture et n'a plus de voiture et elle ne peut plus se rendre aux entretiens d'embauche qu'elle a décroché suite à ses recherches au Gréta, la mobilité est importante et pas seulement par le bus, car il y a des endroits où il faut une voiture.
Hier elle devait se rendre à un entretien d'embauche à Gravigny et à ma connaissance il n'y a pas de ligne de bus de ce côté entre Louviers et Gravigny. C'est à 500 m du RDV qu'elle a eu l'accident et tout s'est écroulé... il suffit parfois de peu de choses et il faut retrouver le moral ensuite. Heureusement pas de blessés, mais on dira encore "les jeunes conducteurs", alors que selon sa déscription elle n'était pas responsable, car la personne venant de droite aurait dû ralentir aussi et pas insister sur "sa" priorité quand on voit qu'il y a déjà une voiture qui est engagée, mais ce problème relève des assurances désormais, tout le côté droit de la voiture est abîmé et elle a été projetée plusieurs mètres plus loin, donc à droite la personne ne roulait pas en première....
Et voilà, encore un exemple de difficultés qu'on peut rencontrer dans sa recherche d'emploi, la mobilité, les aléas de la vie difficile en plus, bref les galères.
Je voudrais une vie plus simple plus facile, mais apparemment ce n'est pas admis, parce qu'il faut rentrer dans la "norme", dans la "normalité", galérer comme "tout le monde (?)", enfin, c'est ce qu'on entend. Je veux sortir de ma misère, des problèmes et avoir droit au bonheur aussi, à l'épanouissement dont on parle dans les droits de l'homme, mais ça encore, ça relève du rêve et pas de la réalité "normale". C'est quoi alors d'être "NORMAL"?

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