La vie continue malgré tout

Dans la vie il y a des hauts, dans la vie il y a des bas, eh bien c'est comme ça et il faut faire "avec" quand il y a des jours "sans". 

Vivre avec un handicap et des ALD n'est pas simple et de plus quand on vieillit et quand on ne peut plus envisager la même vie qu'autrefois. Il faut faire "avec", comme on dit et s'organiser en fonction de sa santé et possibilités de faire des démarches.

J'ai posté un courrier pour le bailleur aujourd'hui, ça va dans un centre de traitement, sous-traitant, donc délai postal à prévoir et ce délai, on ne peut pas facilement le prévoir. 

Puis il y a des démarches à faire pour le renouvellement de CMU et là aussi tout se complique, car je n'ai pas de compte Ameli, trop compliqué pour moi et il n'y a plus de CPAM à Louviers et je me demande encore comment faire pour avoir les imprimés et en plus, on ne peut pas s'y prendre trop longtemps à l'avance, un mois avant la date de fin des droits seulement,  et ensuite, il faut pouvoir le faire rapidement pour prévoir le délai de traitement des documents qu'on fournit. 

Le tout numérique peut compliquer la vie pour certains autant que les papiers autrefois, et chaque cerveau fonctionne différemment selon l'âge ou même l'état de santé et prises de médicaments. 

Je fais de mon mieux, même si j'ai du retard dans mes courriers, je dois également consacrer du temps à ma santé, rééducation chez le kiné et rdv médicaux différents, déplacements, et me soigner et ma vie quotidienne à gérer et en autonomie, sans aide à domicile, donc à mon rythme. 

J'ai été radié par pôle emploi, donc j'ai l'AAH pour vivre en ce moment et je fais au mieux avec tout ça. Je ne cherche ni gloire ni fortune, je ne saurais pas m'adapter à une nouvelle vie, même si je gagnais un million au loto, cela bouleverserait ma façon de vivre et apporterait des soucis pour gérer une grosse somme d'argent d'un seul coup, on serait vu comme "riche", alors que la vie reste aussi pénible au quotidien, l'argent n'est pas tout dans la vie, il faudrait des assurances privés et on tomberait sur des arnaques encore un peu plus souvent. Il  y en a déjà assez sans cela, donc pas de danger que je devienne riche en jouant au loto, je ne joue pas aux jeux de hasard et je ne pense pas épouser un millionnaire comme dans les films, car en vérité, je ne me sentirais pas à l'aise dans un tel milieu. 

La vie comme autrefois n'est plus possible quand on a traversé toutes les épreuves que j'ai traversées et même pas possible d'envisager une vie de couple de nouveau, ce qui ne veut pas dire que je ne pourrais pas avoir des sentiments pour autrui, mais voilà une vie à deux devient trop compliquée, quand on a autant de problèmes à gérer au quotidien et s'il faut en plus penser à aider autrui ou à prendre soin d'autrui et que soi-même on a besoin d'aide, tout se complique.

C'est déjà bien, si j'arrive à m'occuper de moi-même, que mes enfants sont adultes et de bons parents pour leurs enfants, je n'en demande pas plus. 

Cela fait 25 ans que je suis divorcée et seule et je ne base plus ma vie sur "le grand amour", mais sur l'amitié et ma famille, et il faut être réaliste, je n'ai plus le rêve de Cendrillon, celle qui rêve du prince charmant comme dans ma jeunesse.

J'ai dû assumer seule, même si j'ai eu l'aide du Service Social, mais j'ai dû faire des démarches et demander de l'aide (il faut oser) et pas eu le temps de réellement m'occuper de moi-même et de ma santé comme il faut. Et j'ai failli mourir plusieurs fois dans ma vie, donc voilà, je sais que rien n'est acquis dans la vie et que l'engagement à long terme peut être terminé "demain", donc pourquoi s'engager à long terme. Je vais jusqu'à souhaiter aux autres de trouver mieux que moi. 

Je ne peux pas promettre d'être au petit soin pour quelqu'un pendant des années. Et on voit souvent le côté "maternel" en moi, celle qui s'occupe des autres. Ou la battante, mais je ne suis pas une guerrière, ni sportive, même si j'ai fait de la réadaptation cardiaque pendant 3 mois et que j'ai envie de survivre.

Je suis une "survivante" et à chaque jour suffit sa peine, c'est ça vivre avec un handicap et aujourd'hui, je sens bien que mon cœur est fatigué et qu'il y a des moments où je n'ai pas trop de forces et que je me sens faible.

Peut-on souhaiter à quelqu'un de vivre l'amour avec une personne aussi malade ? je ne pourrais pas m'occuper de quelqu'un qui attend de l'amour de ma part et que je prenne soin de lui après une journée de travail.

Donc voilà, j'exclue une vie de couple, je me fais une raison, je ne prends plus d'engagement en ce sens à mon âge. Et ce serait pire, si c'était quelqu'un de très occupé dans son travail qui est souvent absent pour son travail et que je serais là accessoirement quand il aura un creux dans son agenda, lol. 

Des propositions, j'en ai eu dans la vie, mais ce n'était pas forcément réciproque et je suis arrivée à un stade où je dis quasiment "automatiquement" la réponse "non", je ne cherche pas de mari, mais j'avoue que parfois je regarde des films d'amour d'autrefois, les vieux films, sentimentaux et me dis que c'est dommage que la vraie vie soit bien plus difficile. 

Le rêve rend la vie parfois un peu plus belle. La vraie vie demande du courage, même pour l'amour, surtout si on veut éviter un remake du passé.

La vie continue, malgré tout.